J'ai l'intuition – peut-être à travers mon histoire personnelle – que l'opinion française méconnaît totalement ce qu'est la réalité des musulmans en Europe et en France en particulier. C'est peut-être accentué par ce qu'est la politique. Nous traversons d'ailleurs un moment compliqué. Mais je vous rejoins sur la question de l'identité. Beaucoup de Français issus de ces communautés, même lorsqu'ils ne sont plus religieux, ont gardé des marqueurs identitaires forts, en lien avec leur histoire. C'est la différence entre intégration et assimilation. Alors qu'il était surtout jusqu'alors question d'intégration et que celle-ci avait été acceptée, l'attente est dorénavant beaucoup plus exprimée en termes d'assimilation totale, d'oubli, de refoulement de l'histoire des personnes concernées. Cela devient compliqué, et dans les deux sens.