Monsieur le Président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, les très hauts salaires des chefs d’entreprise constituent, à raison, un sujet de débat récurrent.
Dans la période difficile que traverse notre pays qui, je le rappelle, compte 5,5 millions de demandeurs d’emploi, le creusement des inégalités et les écarts de revenus ne peuvent que nous poser question. En effet, comment ne pas être gêné lorsqu’un président-directeur général voit sa rémunération augmenter, tandis qu’on demande des efforts aux salariés, dont les salaires stagnent, et que les plans sociaux se multiplient ?
Malgré la crise qui frappe notre pays, la rémunération moyenne des dirigeants des sociétés françaises cotées a considérablement augmenté ces quinze dernières années. En outre, on observe une décorrélation entre la rémunération de certains dirigeants et la performance à moyen et à long termes de leur entreprise.
Ces excès en matière de rémunérations, qui sont dommageables tant pour les entreprises que pour la cohésion sociale, imposent de prendre des mesures afin de moraliser et d’encadrer les rémunérations des dirigeants d’entreprises. Nous devons cependant rester prudents face aux attentes en matière de régulation. Gardons-nous de succomber à la tentation de légiférer sous le coup de l’émotion, dénoncée trop souvent, et à juste titre, par le Conseil d’État.
En notre qualité de représentants de la nation, gardons-nous également d’alimenter un climat de défiance, voire de rejet, qui conduirait à jeter l’opprobre sur l’ensemble des dirigeants d’entreprises.