Je vous remercie, au nom du groupe de l'Union des démocrates et indépendants, pour cette présentation complète. Avec M. Michel Barnier puis avec M. Bruno Le Maire, nous avions souhaité, en 2008, la création de l'Observatoire. Il fallait un outil permettant de mettre un terme aux questions lancinantes sur la transparence de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Nous devons maintenant disposer d'éléments de comparaison des situations en France, dans les pays voisins et dans les autres régions du monde, et pour les consommateurs et pour les modes de distribution. Comme vous l'avez rappelé, l'Union européenne a tourné la page de trente années de politique agricole commune « première manière ». Mais, pendant ces mêmes trente années, on a assisté à l'hyper-concentration de la distribution, sans parler du regroupement des centrales d'achat. Comment ne pas s'interroger sur la réalité de l'exercice de la concurrence, et comment ne pas comprendre que les agriculteurs s'en prennent à la grande distribution ?
En 2016, on sait tout des éleveurs : pour ce qui les concerne, la transparence est complète. J'aimerais en revanche des éléments plus détaillés sur le chiffre d'affaires de la grande distribution, dont la marge nette, dit l'Observatoire, était de 1,2 % en 2014, mais qui se rattrape sur les volumes, vous l'avez souligné. Il serait intéressant de connaître l'évolution du chiffre d'affaires au mètre carré dans la grande distribution, en France et en Europe. On note d'autre part le développement des marques de distributeur. Qu'un producteur engage son nom sur la fabrication d'un fromage, d'un yaourt ou d'un autre produit, c'est une chose ; c'en est une autre qu'un distributeur, découvrant qu'il y a là un marché intéressant, exige une copie, parfois bien pâle, et des négociations commerciales parallèles à la négociation dans laquelle les entreprises engagent leur réputation. Quel est votre avis à ce sujet ? Enfin, vous avez beau dire que les parlementaires n'en peuvent mais, je souhaite qu'un débat s'engage sur la dissolution éventuelle de l'oligopole que constituent les quatre centrales d'achat.