La création des hot spots, ces centres d’enregistrement, n’a en rien réglé le problème, vous le savez comme nous, monsieur le secrétaire d’État, puisqu’une fois enregistrés, les migrants peuvent disparaître dans la nature. La seule réponse de l’Union européenne à la crise actuelle est de nature administrative et nos peuples – j’entends par là l’ensemble des peuples européens – ne peuvent que constater la faillite européenne.
Ce qui a failli se passer en Autriche devrait nous alerter : à certains moments, la montée des extrêmes n’est pas liée seulement aux chiffres du chômage, mais traduit la réaction de nos populations face à l’inaction de leurs dirigeants. Je me rappelle que, lors de l’avant-dernière campagne des européennes, l’un des mots-clés, l’un des slogans était « L’Europe qui protège ». Or aujourd’hui l’Europe n’est même pas capable de répondre à une invasion pacifique – pacifique, car ce ne sont que de pauvres gens qui essaient de trouver leur bonheur et leur sécurité en Europe. Comment ne pas comprendre, dans ce contexte, la déception et l’inquiétude de nos concitoyens ?
Notre pays, ainsi que d’autres en Europe, sont parmi les cibles du terrorisme, et les ramifications internationales de ces organisations criminelles sont extrêmement difficiles à arrêter. Le caractère international des mouvements terroristes et des réseaux du crime organisé, l’extrême mobilité de leurs membres et leur capacité à contourner les techniques d’investigation des services d’enquêtes rendent nécessaire l’intensification de la coopération au niveau européen.
Dans ce contexte, il faut une action au niveau de l’ensemble des polices et des services de renseignement européen. Le recours à une agence européenne constitue la base d’une coopération intéressante en termes d’information, et nous ne pouvons, bien sûr, que soutenir cette initiative, avec les réserves qui ont été faites par notre rapporteur. Il est vrai également que cet accord permettra de renforcer la dimension européenne de la ville de Strasbourg. C’est un point positif que je n’oublie pas, moi qui siège à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.