Héritier de la Jeunesse agricole catholique (JAC), créée en mars 1929, le MRJC est un mouvement d'éducation populaire géré et animé par des jeunes de treize à trente ans.
Aujourd'hui, nous proposons aux jeunes en milieu rural de mettre en oeuvre des projets pour développer leur territoire, ce qui permet à chacun de s'émanciper. Nous proposons également un parcours d'engagement au travers de la responsabilité associative à tous les échelons, du local au national. Pour nous, l'engagement des jeunes n'est pas problématique car, les chiffres le montrent, les jeunes s'engagent de plus en plus. Nous espérons que ce projet de loi n'est que la première étape d'une politique plus ambitieuse en faveur de la jeunesse, orientée vers l'autonomie et l'émancipation des jeunes.
Nous souhaitons que le projet de loi donne plus d'ambition à la dimension citoyenneté, afin de permettre aux jeunes de participer à la vie publique, ce qui suppose de reconnaître et de valoriser l'engagement des jeunes. Dans nos organisations, l'animation par des jeunes donne lieu à des changements importants dans les équipes – un tiers de nos responsables change chaque année avec des mandats de trois ans –, ce qui amène de la nouveauté, de la fraîcheur dans nos propositions, mais aussi un partage des responsabilités, chacun pouvant exercer à un moment donné une responsabilité dans son parcours à la MRJC. C'est pourquoi nous défendons l'idée du non-cumul des mandats dans la durée et dans le nombre : un renouvellement plus important dans les mandats politiques amènerait un renouvellement fréquent de la classe politique et permettrait de faire de la place aux jeunes, mais aussi aux autres – nous trouvons inquiétant que des maires le soient depuis plus de trente ans, notamment en milieu rural. Ce projet de loi est l'occasion de cadrer les choses.
Il existe plusieurs formes d'engagements spécifiques des jeunes, et le service civique en est une. Nous aimerions que le projet de loi reconnaisse la diversité des formes d'engagements spécifiques des jeunes, notamment les organisations gérées et animées par des jeunes, dont le parcours d'engagement qu'elles proposent est particulièrement formateur – mon engagement depuis l'âge de quinze ans au MRJC m'a formée et a fait de moi la citoyenne que je serai demain.
Par ailleurs, ce projet de loi devrait aborder la question du droit de vote des étrangers. Nous sommes convaincus que permettre à chacun de construire la société de demain fait partie du vivre et du faire ensemble. C'est ce projet de loi qui peut le permettre, dont l'intitulé « Égalité et citoyenneté » dit bien ce qu'il veut dire : plus d'égalité et plus de citoyenneté pour tous.
Enfin, nous vous demandons d'examiner ce texte de loi à l'aune de l'égalité des territoires, notamment de l'égalité entre les métropoles et les milieux ruraux, en apportant une réponse adaptée à chaque territoire pour permettre à chaque jeune de vivre son engagement là où il vit. Nous attirons votre attention sur ce point, car le CIEC a été principalement tourné vers les quartiers de la politique de la ville.