Intervention de Yves Blein

Réunion du 25 mai 2016 à 10h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi Égalité et citoyenneté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Blein :

Au nom du groupe socialiste, écologiste et républicain, je remercie les intervenants.

L'intitulé de cette table ronde est « engagementjeunesse », mais rajouter les termes « au service de l'intérêt général » aurait permis de montrer que, parmi toutes les formes d'engagement, c'est celle au service de l'intérêt général que nous voulons développer.

Il existe plusieurs voies d'engagement, et l'éducation en fait partie. Vous l'avez dit les uns et les autres : tout un chacun doit savoir comment fonctionne une société pour mieux y trouver sa place et mieux y contribuer. Je pense aussi que l'on peut évoquer l'obligation, monsieur Paris, car elle est parfois la seule chose qui garantisse l'universalité du savoir, de l'expérience – parler de l'école obligatoire ne choque plus personne aujourd'hui, on ne parle pas de « sévices éducatifs ». Cela renvoie à la question de la journée défense et citoyenneté (JDC), évoquée par Mme Trellu Kane. Beaucoup d'entre nous pensent que cette journée ne sert à rien, or elle constitue un rendez-vous obligatoire, mais aussi un point de passage vers la citoyenneté réelle – elle concerne les garçons et les filles entre la date de recensement et l'âge de dix-huit ans, âge de l'acquisition du droit de vote. Pensez-vous qu'il faille transformer ou faire évoluer ce rendez-vous ?

Il existe également une multiplicité de canaux d'accès à l'engagement. L'engagement s'envisage de façon différente selon que l'on vit en milieu rural ou en zone urbaine, selon que l'on est étudiant ou travailleur, sans emploi ou scolarisé, selon que l'on a seize ou dix-huit ans. Les Juniors associations ont abordé la question de l'âge : elle a toute sa place dans nos débats.

Pour vous tous, la transmission des valeurs républicaines est aussi une question d'usage, et pas seulement une question d'enseignement ou d'éducation. Dans le panel des associations que vous représentez, nous aurions pu recevoir également le mouvement sportif, un des grands vecteurs de pratiques collectives et d'esprit civique – j'aurais pu tout aussi bien évoquer les mouvements d'action culturelle ou d'activités socio-éducatives. Quel est, selon vous, le principal obstacle à l'engagement des jeunes, quel que soit le terrain d'expérience ? Est-ce l'origine sociale, l'origine territoriale ?

La solidarité locale, la solidarité internationale, l'Europe, sont des champs bien identifiés qui pourraient également susciter l'engagement. Qu'en pensez-vous ?

Les missions locales sont un vecteur très important d'accueil des jeunes. Comment pourraient-elles être mobilisées au titre de l'engagement ?

Enfin, j'ai lu dans la presse de ma région que la fédération des maisons des jeunes et de la culture (MJC) de la région Rhône-Alpes était placée en redressement judiciaire. Pour moi, les maisons des jeunes, c'est André Philip, André Malraux, la République des jeunes – le premier terrain de l'engagement collectif des jeunes. Les maisons des jeunes sont-elles mortes aujourd'hui ?

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