Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 3 mai 2016 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je vous remercie vivement, madame l'ambassadrice, d'avoir accepté notre invitation. Nous évoquerons ensemble la situation en Israël et dans la région ainsi que les perspectives du processus de paix. Nous nous sommes déjà rencontrées et vous connaissez plusieurs d'entre nous mais je tenais à ce que vous soyez reçue par notre commission. Nous sommes très heureux de vous accueillir. Nous recevrons demain M. Pierre Vimont, envoyé spécial du ministre des Affaires étrangères pour la préparation de la conférence internationale de relance du processus de paix au Proche-Orient et, la semaine prochaine, M. Salman El-Herfi, chef de la mission de Palestine en France.

Au cours de cette rencontre fermée à la presse, vous nous direz votre analyse d'une situation particulièrement préoccupante puisque, depuis octobre 2015 et l'assassinat de deux jeunes Israéliens, le bilan des affrontements s'élèverait, nous dit-on, à 28 morts du côté israélien et à près de 200 du côté palestinien, dont la moitié étaient les auteurs d'attaques contre des Israéliens. Le 18 avril encore, à Jérusalem, une explosion dans un autobus a fait plus de vingt blessés. Le nombre d'attaques au couteau aurait diminué, mais vous venez de me dire qu'il y en a eu une hier encore. Nous écouterons attentivement ce que vous nous direz de la façon dont la population et la classe politique israéliennes réagissent à ces violences.

Nous espérons la reprise du processus de paix par des discussions. J'ai le sentiment qu'en l'absence de dialogue entre Israéliens et Palestiniens, la situation ne peut que se dégrader. Cela profite aux extrêmes et menace les populations, prises en étau. Que le conflit se mue en conflit religieux, comme on peut le craindre au vu des heurts récents sur l'esplanade des Mosquées, et la situation deviendra incontrôlable. C'est dans ce contexte que l'initiative française d'organiser une conférence internationale au second semestre 2016 a été prise. Elle sera précédée le 30 mai, à Paris, d'une réunion préparatoire qui vise d'une part à réaffirmer l'attachement de la France et de la communauté internationale à la solution des deux États – un rapport du Quartet, en cours de préparation, doit faire des recommandations à ce sujet –, d'autre part à réfléchir à un ensemble de garanties et de mesures incitatives que la prochaine conférence internationale pourrait présenter, et à établir la méthode et le calendrier de la conférence.

J'ai noté les réticences du gouvernement israélien à l'initiative française, qui ne vise évidemment pas à se substituer aux négociations directes. Il reviendra in fine aux Israéliens et aux Palestiniens de faire la paix et de décider, seuls, de leur destin. Mais, le statu quo étant mortifère, nous ne pouvons nous résigner à ne rien faire ; nous voulons offrir un cadre et un appui à la reprise rapide des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens.

La visite en Israël de notre ministre des affaires étrangères, mi-mai, sera suivie par celle du Premier ministre. Dans cette perspective, vous nous éclairerez, madame l'ambassadrice, sur la perception de l'initiative française par les autorités israéliennes, et sur la manière dont elle peut contribuer au mieux au règlement de la crise et à la fin des violences.

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