Les gens les connaîtront quand ils auront un interlocuteur dédié pour leur expliquer.
Pour relever le défi de la chronicité lié au vieillissement des populations au XXIe siècle, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a préconisé à l'Europe de s'appuyer sur deux concepts : le médecin de famille et l'infirmière de famille. En France, le législateur a transposé dans la loi la notion de médecin de famille, qui est devenue « médecin référent » puis « médecin traitant », mais il a oublié l'infirmière de famille. Et tout le monde s'étonne aujourd'hui que l'infirmière assure la coordination, car elle en a les capacités, mais n'a pas la légitimité pour le faire ! Cette légitimité, nous la demandons depuis des années. Il faut arrêter de faire des États généraux de la santé, il faut arrêter d'organiser des négociations interprofessionnelles sur une année qui coûtent un pognon monstre et se terminent en règlement arbitral ! Il faut inscrire dans le marbre de la loi la notion d'infirmière de famille, comme l'a proposé Claude Greff dans un article additionnel à la loi Touraine, que la ministre a balayé d'un revers de la main. Nous vous demandons d'inscrire la notion d'infirmière référente dans la loi !
D'ores et déjà, nous travaillons avec Yvon Merlière pour alimenter le dossier médical personnel (DMP), et nous mettons au point avec l'Assurance maladie un bilan de soins infirmiers recensant toute la charge en soins sur une journée. Si vous votez la déclaration obligatoire à l'Assurance maladie de l'infirmière référente, le DMP permettra de référencer le médecin traitant et l'infirmière libérale référente, et le tour est joué ! Les infirmières libérales sont très au fait des nouvelles technologies : depuis des années, elles utilisent leur iPhone pour échanger avec les dermatologues des photos de plaies – de façon totalement illégale, parce que le Parlement ne légifère pas assez vite ! Donnez-leur les moyens de valoriser toute la richesse de ce recueil d'observations cliniques qu'elles font au quotidien !
Vous le voyez : les alternatives existent. Inutile de mettre en place une industrie nouvelle avec tous les lobbies et les conflits d'intérêts qui s'y rattachent. On est au coeur d'un conflit d'intérêts majeur actuellement : non seulement Mme Hubert, présidente de la FNEHAD, parle en France pour l'HAD, alors que la Fédération hospitalière de France (FHF) et la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) auraient leur mot à dire, mais sa société, HADFrance, ne devrait pas avoir le monopole sur ce sujet.