Quand les équipes HAD nous appellent le vendredi matin pour une sortie d'hôpital le soir même, comme cela arrive souvent, croyez-vous qu'elles se soucient de l'environnement du patient, de l'intervention de l'assistante sociale ou du portage des repas, etc. ? Dans la majorité des cas, non !
Le rapport de la Cour des comptes porte sur les outils à mettre en place pour développer l'HAD. Mais le problème n'est pas là ! Pourquoi développer l'HAD, alors qu'on ne sait pas encore si elle est justifiée et efficiente ? Heureusement que vous nous avez convoqués. Les trois recommandations de la Cour des comptes en 2013 n'ont pas été mises en oeuvre et, deux ans plus tard, on se demande comment doubler le nombre de lits en HAD. Je ne comprends pas !
Vous dites qu'il est difficile de trouver une infirmière au mois d'août. Mais pourquoi cela serait-il plus difficile au mois d'août qu'au mois de janvier ou qu'au mois de décembre ? Nous sommes soumis à la continuité des soins ! Bien sûr, je peux être surchargée si mon associée est partie en vacances, mais nous nous connaissons entre infirmières libérales et nous nous débrouillons toujours pour envoyer quelqu'un.
Je suis très étonnée de vous entendre dire que la coordination ne peut pas fonctionner sans une structure. J'exerce au sein du premier regroupement pluridisciplinaire créé en France en 1975 à l'initiative de trois médecins, dans le cadre duquel douze infirmières travaillent aux côtés de médecins et de spécialistes. Cela facilite beaucoup les choses. Mais cela facilite aussi les choses pour l'hôpital qui peut, s'il n'y a pas de services HAD, appeler le secrétariat du regroupement pluridisciplinaire. Ce regroupement disciplinaire n'a rien à voir avec une maison de santé : nous n'avons reçu aucune subvention, nous travaillons simplement ensemble. Je pense que ce modèle va se développer, car il répond à un besoin. Vous le voyez : des outils sont d'ores et déjà mis en place, y compris dans des endroits reculés, comme le Gers ou les Pyrénées, où Internet ne passe pas…