Intervention de Philippe Tisserand

Réunion du 18 mai 2016 à 9h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers, FNI :

Vous avez raison : ce sont les outils qui manquent, et pas les structures. Pour le partage d'informations, il faut mettre en place des protocoles, des procédures.

Vous dites qu'il faudrait faire intervenir des assistantes sociales, des ergothérapeutes, etc. Mais pour soigner une femme atteinte d'un cancer du sein, l'infirmière de famille prend en compte sa situation personnelle : est-elle divorcée, en instance de divorce, a-t-elle des enfants, quels sont ses revenus ? Nous l'avons vu avec les CLIC : les assistantes sociales ne sont jamais joignables, car elles sont en RTT, en formation, en staff… ; les ergothérapeutes fraîchement sorties de leur école appliquent des procédures, elles commandent le siège de bain le plus cher dont le patient n'a pas besoin – une petite planche à 25 euros aurait suffi. Bref, le gros bazar de l'ergothérapeute, non seulement nous ne l'utilisons pas parce qu'il n'est pas adapté, mais il grève l'aide personnalisée d'autonomie (APA) de 300 euros dès le premier mois ! Pour ma propre belle-mère, après avoir tout essayé – ADMR, CLIC, etc. –, j'ai fini par virer tout le monde, y compris les assistantes sociales, pour faire appel à deux infirmiers libéraux et à une brave fille payée en chèque emploi service : c'est plus efficace qu'une infrastructure qui fonctionne avec le fric du conseil général, autrement dit avec nos impôts !

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