Je vous remercie madame la présidente. Monsieur le directeur, vous l'avez entendu, il y a maintenant dans le monde un mouvement de défiance à l'égard des ONG, notamment liée aux fameuses ONG pro-démocratiques dans les pays de l'est, au moment des révolutions de couleurs. Un ami américain, qui a est à la tête d'une fondation américaine, est venu me voir dans mon bureau pour me montrer l'organigramme de ces ONG démocratiques et m'a dit très clairement : « celui-ci est un ancien du Pentagone, celui-ci est un ancien de CIA ». Il y a logiquement un véritable moment de recul vis-à-vis des ONG.
S'agissant de Turquie, nous vous avons adressé un certain nombre de critiques que je peux partager, parce qu'effectivement, j'ai des doutes sérieuses sur la dérive qui est en train de se passer dans ce pays. La Turquie a joué un sacré rôle dans ce qui se passe en Syrie, elle a joué les apprentis sorciers.
À propos de la Syrie, comme mon collègue Mariani a dit, il ne s'agit pas d'absoudre les atrocités réelles du régime d'Assad, mais il faut comprendre que ce qui se passe dans ce pays est une guerre civile. Je pourrais vous présenter des témoins de la première bombe tombée devant une école à Alep. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a affirmé que c'était une attaque du régime. En réalité, la bombe a été posée par les combattants d'Al-Qaïda et de DAESH, et nous en avons les preuves.
Je dirais, en reprenant les mots de François Loncle, que l'indignation sélective est dangereuse. Il y a dans l'armée de l'État islamique 40 000 soldats et environ 20 000 combattants étrangers. Ce sont des individus totalement fanatisés. Et ce qui se passe à Alep, contrairement à ce qui a été relié par les medias occidentaux et par l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme, c'est une guerre entre l'armée loyaliste, les Russes et les Iraniens contre des combattants étrangers et fanatisés de DAESH. Il faut cesser de dire, qu'il y d'un côté des violations des droits de l'homme et pas de l'autre. Il y a une guerre civile qui est atroce. Nous Occidentaux, nous devons tout faire pour essayer de trouver une solution, ce qui n'a pas toujours pas été le cas, y compris de la part des gouvernements français et américain.
Dernier point, vous avez à juste titre dit qu'il faut aider le Liban et la Jordanie. Ce qui est vrai, et nous ne le faisons d'ailleurs pas assez. Le Comité des Nations unis pour les réfugiés ne le fait pas assez, parce qu'il n'a pas les moyens financiers. Néanmoins, je suis étonné que vous ne disiez pas un mot sur l'Arabie Saoudite. Ce pays, accueille-t-il des réfugiés ? Je voudrais le savoir, car visiblement ce n'est pas le cas, ce pays n'a pas de véritable politique d'accueil des réfugiés. Il faut aider prioritairement les États autour du conflit, qui accueillent les réfugiés, pour que ceux-ci puissent retourner après la guerre en Syrie. C'est mon voeu le plus ardent.