Monsieur le ministre de l’intérieur, la situation sécuritaire dans le département de Mayotte, qui se dégradait peu à peu ces dernières années, s’est brutalement aggravée depuis plusieurs mois. Elle est désormais insupportable pour toutes les catégories de la population, sur tout le territoire. Les conséquences sont particulièrement graves pour l’île : son économie et ses services publics sont dans une situation intenable. Nous faisons ces constats et nous lançons ces alertes depuis un certain temps. La Cour des comptes l’a fait elle aussi, à sa manière. Mais les événements se sont accélérés, et le vase a débordé, car l’insécurité est aggravée par l’immigration clandestine massive que subit ce territoire.
J’entends beaucoup de condamnations ici et là, mais peu de gens s’interrogent sur ce que vit la population de Mayotte chaque jour ces derniers temps, et qui conduit à des extrémités regrettables. C’est d’ailleurs pour cela que vous avez lancé, sur le plan sécuritaire, une mission inter-inspection.
Pour répondre à cette crise, il faudra de multiples solutions, sur le long terme. Mais dans l’immédiat, alors que commence le mois sacré du ramadan, la population de ce territoire aspire à la paix et à la sécurité. La confiance de la population dans les pouvoirs publics pour faire face à cette situation ne pourra être confortée que par des engagements en faveur de ce territoire. Elle doit pouvoir compter sur l’État pour assurer la sécurité, pour protéger les personnes et les biens, pour contrôler les frontières et faire respecter l’État de droit par tout le monde – sous peine de ne le voir respecté par personne.
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous présenter le plan global de sécurité, de prévention de la délinquance et de lutte contre l’immigration clandestine que vous avez élaboré avec votre collègue de l’outre-mer à la demande du Premier ministre, ainsi que les instructions que vous avez données au préfet pour le mettre en oeuvre ?