En préambule au débat sur l’article 13, je voudrais rappeler que le défi lancé par les lobbies à la démocratie est bien plus grave et profond que le fait que certaines personnes se présentent à des décideurs publics avec un badge « lobby » – ce qui n’est pas, en soi, un véritable problème. Les stratégies d’influence auxquelles nous sommes confrontés sont beaucoup plus sournoises, et il ne suffira pas de créer un registre des représentants d’intérêts pour régler le problème. Au sein de l’Union européenne, où ce registre existe, on a tous les jours des exemples de l’influence de certains lobbies, par exemple sur le glyphosate, les questions liées à l’automobile ou d’autres sujets.
L’enjeu est de rétablir une frontière étanche entre le service de la République, ou de l’État, et la défense d’intérêts privés. Or l’entre-soi des élites est une particularité française, qui fait qu’un certain nombre de très grandes entreprises sont dirigées par d’anciens hauts fonctionnaires.