Monsieur le Premier ministre, une partie de la France est dans l’eau et des gens ont tout perdu, des biens matériels, une partie d’eux-mêmes, de leur vie et de leur histoire. Et, comme chaque fois, nous compatissons, nous rendons hommage, nous parons au plus pressé. Puis viendra le moment où l’on oubliera, et les questions de fond resteront en suspens. Je vous en soumets trois.
Tout d’abord, l’état de catastrophe naturelle et le fonds d’urgence étaient nécessaires, mais ils sont insuffisants, car il va falloir reconstruire, et le plus vite possible. Ma première question est donc simple : comment mobilise-t-on suffisamment d’artisans pour remettre en état les habitations dévastées, ce qui risque de prendre des mois entiers ? C’est une tâche qu’il revient à l’État d’impulser en lien avec les professionnels. Comment pensez-vous procéder ?
Ensuite, alors que les catastrophes naturelles se multiplient, nous n’avons toujours pas de réelle politique du risque, de réelle politique de la prévention et de la résilience. Un exemple d’aberration parmi tant d’autres : à Orléans, après des années de batailles incessantes, j’ai obtenu un état des lieux des digues, qui a révélé leur fragilité : en situation de crue, elles risquent de céder, ce qui entraînerait un drame et une dévastation que les mots peinent à qualifier. Monsieur le Premier ministre, ma deuxième question est précise : quels financements sont prévus et quand débuteront les travaux de confortement des digues d’Orléans ?
Enfin, nous sommes confrontés au dérèglement climatique. Face à cela, que fait l’État ? Il s’est déchargé, en 2014, de la compétence « inondations », qu’il a léguée aux communes. Monsieur le Premier ministre, ma troisième question est évidente : quand allez-vous revenir sur cette décision, quand cette compétence reviendra-t-elle à l’État ? Je vous remercie de vos réponses.