Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 8 juin 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Inondations

Manuel Valls, Premier ministre :

Les crues et les inondations qu’a connues notre pays depuis plusieurs jours ont en effet été d’une ampleur exceptionnelle, monsieur le député. La décrue s’est amorcée mais elle est lente. Il faut rester très prudent et très vigilant car des phénomènes violents continuent à se produire en Alsace ainsi que dans le Nord et le Pas-de-Calais, où une personne a malheureusement perdu la vie hier. Je remercie et félicite, comme je l’ai fait hier, tous ceux qui ont participé aux secours, notamment les agents du service public, qui ont apporté la preuve de leur solidarité, de leur exemplarité et de leur engagement. Cet épisode a touché un nombre très important de communes, plus de 1 000. Ce matin, lors du conseil des ministres, le ministre de l’intérieur et le ministre des finances ont signé un arrêté décrétant l’état de catastrophe naturelle dans 782 communes situées dans dix-sept départements. Il sera publié au Journal Officiel demain.

Cent trente-huit dossiers, ceux des dernières communes touchées, nécessitent des renseignements complémentaires et sont en attente d’une décision, qui sera prise dans les jours à venir. Le Gouvernement interviendra si nécessaire pour que l’état de catastrophe naturelle soit décrété dans les plus brefs délais. Je le dis très clairement devant vous, mesdames et messieurs les députés, comme l’a dit le ministre de l’intérieur à Serge Grouard à l’instant : personne ne sera laissé de côté. Ce mécanisme permet d’accélérer les procédures d’indemnisation. Les premières avances devraient être versées dès la fin de la semaine, comme s’y sont engagés les assureurs. Nous y veillerons.

Comme je l’ai rappelé hier ici même, nous avons décidé de mobiliser les crédits nécessaires à la constitution d’un fonds d’urgence pour les sinistrés. Il s’agit d’une aide immédiate aux familles évacuées, souvent très modestes, qui leur permettra de parer aux premières nécessités. Elle devrait atteindre en moyenne 500 euros par foyer. En outre, grâce à l’aide exceptionnelle au redémarrage de l’activité économique et la mobilisation du fonds d’allégement des charges ainsi que du fonds national de garantie des risques agricoles, l’État se met en capacité immédiate d’engager environ 30 millions d’euros pour apporter une première aide destinée notamment aux artisans, commerçants et agriculteurs qui ont été touchés.

Il faudra bien sûr, comme nous l’avons encore affirmé ce matin en conseil des ministres, tirer tous les enseignements de la crise en matière d’implantation des ouvrages et de plans face aux risques. De nouvelles opérations auront lieu afin de les prévenir, semblables à celle déjà effectuée au mois de mars dernier pour la crue de la Seine, car c’est en préparant ces événements que nous pouvons être aussi efficaces que possible. Comme vous le voyez, monsieur le député, nous sommes totalement mobilisés. Je réponds ainsi à votre question mais cette réponse satisfera également de nombreux parlementaires.

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