J'entends dire tout autant maintenant qu'il est difficile d'obtenir un crédit. M. le Président, vous parlez d'une période où les Français ont beaucoup construit, à des taux d'intérêts réels qui se sont révélés négatifs. La frilosité des banques, on en a toujours parlé. Mais ne leur reproche-t-on pas tout autant de prendre trop de risques ? La Banque publique d'investissement a été créée notamment pour soutenir la trésorerie des entreprises. J'ai du mal avec cette idée. Ces 10 ou 15 dernières années, on a assisté à une excroissance de la sphère financière, et, dans les bilans des banques, on a vu se déformer la partie activités de marché. Est-ce que cette loi va bloquer l'augmentation des dérivés ? Je ne le crois pas. Sur la question du financement de l'économie, je renvoie à un rapport du CAE qui vient de paraître, le financement de l'économie dans le nouveau contexte réglementaire, que nous avons écrit à trois. Il contient un certain nombre de propositions.
Le rapport créditsdépôts est un problème de l'économie française pour deux raisons : l'assurance-vie et les SICAV monétaires, deux spécificités françaises, qui captent une partie des ressources du système bancaire. Cela dit, sur les neuf derniers mois, ce rapport créditsdépôts est passé de 130 % à 115 %, ce qui est très rapide. D'autre part, je n'ai rien contre le financement des banques par l'émission d'obligations. Mais ce qu'ont fait les banques françaises, ce sont des folies au niveau de la liquidité. Elles ont de plus en plus réduit la maturité de leur financement de marché, le risque de liquidité a été négligé, la recherche de financement se faisait sur le marché. Jusqu'au jour où le marché n'a plus existé. Pire encore : les banques françaises ont financé des airbus ou des navires en empruntant des dollars auprès des money market funds américain, mais sur des maturités extrêmement courtes.
J'ai entendu M. Patrick Arthus regretter publiquement que les Airbus soient vendus en dollars. On ne peut qu'être d'accord avec lui…