Il y a actuellement un manque de cohérence, pour ne pas dire une incohérence entre deux réglementations : celle qui concerne la protection animale pendant le transport des animaux accidentés, et celle qui concerne la possibilité que ces animaux passent dans la chaîne alimentaire humaine. Autrement dit, on a le droit d'abattre des animaux pour les consommer, mais on n'a pas le droit de les transporter jusqu'à l'abattoir ! Cela donne lieu à des abattages à la ferme qui posent deux problèmes. D'abord du point de vue sanitaire : comme ces animaux sont souvent abattus loin de l'abattoir, il faut les transporter sous couvert du froid, ce qui n'est pas toujours pratique. Ensuite, il faut trouver des abattoirs qui acceptent de recevoir des animaux morts, ce qui n'est pas toujours le cas. De surcroît, le vétérinaire doit se déplacer car l'examen ante mortem doit être fait à la ferme. Une structure mobile faciliterait techniquement un abattage dans de bonnes conditions pour que l'animal puisse ensuite aller dans un abattoir. Restera le problème de la technicité de celui qui abattra en ferme. Quand de tels cas se sont présentés, je suis allé chercher un matador à l'abattoir. Puis je me suis rendu chez le client où j'ai procédé à l'abattage, à la saignée et au début de l'éviscération de l'animal. Ensuite, je me suis organisé, soit avec des bouchers, soit avec des transporteurs, pour transporter la carcasse, dans un bref délai, jusqu'à l'abattoir.
Je ne sais pas si l'abattoir mobile pourrait constituer une réponse tout à fait satisfaisante. Il faudrait aussi prévoir du personnel aguerri capable de travailler dans une structure qui ne serait pas nécessairement très opérationnelle.