Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 9 juin 2016 à 9h30
Transparence lutte contre la corruption et modernisation de la vie économique — Article 31

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.

Cet amendement traite d’un sujet que les responsables politiques, depuis des années, refusent systématiquement d’aborder. Il existe, en France, des filières de l’élevage de très haute qualité, qui exportent, en particulier vers les pays du Golfe et la Turquie. D’un autre côté, la réglementation européenne et française impose, pour des raisons sanitaires et de droit animal, que les animaux soient étourdis avant d’être saignés.

Mais, en réalité, dans notre pays, se développe depuis des années un mode d’abattage, initialement autorisé pour des motifs cultuels, qui saute l’étape de l’étourdissement. Pour les raisons historiques malheureuses que nous connaissons, la cacherout est extrêmement minoritaire ; le phénomène, dans les faits, concerne d’abord l’abattage halal. Un rapport que je m’étais procuré, malheureusement jamais rendu public, démontrait déjà, en 2008, qu’un pourcentage très élevé d’animaux – bien plus élevé que ne le laisse supposer le marché présumé – étaient alors égorgés sans étourdissement.

Des problèmes sanitaires se poseront bientôt aux gouvernants : certaines bactéries escherichia coli deviennent résistantes à cause des antibiothérapies ; à terme, le prion du mouton risque également de se développer dans notre pays ; sans oublier les pathologies liées à l’importation de moutons turcs, puisque, pour des raisons cultuelles, les béliers sont préférés aux brebis.

Si les responsables politiques refusent de traiter cette question, s’ils refusent de donner au consommateur la liberté de savoir si l’animal a été étourdi ou non avant d’être saigné, je crains qu’ils soient confrontés, d’une part, à des problèmes de désordre, de rejet ou de racisme dans le pays, et, d’autre part, à des épidémies toxi-infectieuses comparables à celles déjà constatées, en particulier dans les pays du Maghreb, au moment de l’Aïd.

Nous savons aussi, monsieur le ministre, que, pour favoriser certaines pratiques cultuelles, des abattoirs provisoires sont autorisés, au mépris de toutes les normes sanitaires.

Le problème se pose depuis sept ans et M. Le Foll en est parfaitement informé puisque nous en avions déjà parlé avec lui en 2014. Il est donc temps de légiférer, simplement pour donner à nos concitoyens le droit d’être informés sur le mode d’abattage, le droit de savoir si l’animal a été étourdi ou non avant d’être égorgé. Cela ne porterait nullement atteinte aux filières, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire.

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