Intervention de Christophe Premat

Réunion du 1er juin 2016 à 16h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi Égalité et citoyenneté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Premat :

Lorsque l'on évoque les discriminations, on pense d'abord à l'école et à l'éducation civique. Mais, avec ce projet de loi, on passe de l'éducation civique à l'éducation citoyenne. Et, de fait, la réserve citoyenne dont il est question au titre Ier vise à mobiliser les énergies autour des questions liées aux discriminations.

Ma première question s'adresse à M. Louis-Georges Tin. L'approche de la fondation de Lilian Thuram, auteur du livre Mes étoiles noires, consiste à partir de nos perceptions et de notre déficit de connaissances, agir très tôt et sur le long terme. Comment articulez-vous vos travaux avec ceux de cette fondation, qui est totalement dédiée à l'éducation contre le racisme ? Je précise que Lilian Thuram est clairement opposé à l'utilisation des statistiques ethniques car il estime que celles-ci n'ont pas d'influence de long terme sur les politiques publiques que l'on pourrait mettre en oeuvre.

Ma deuxième question concerne la langue française. Dans le cadre, notamment, de la loi n° 2016-274 du 7 mars 2016 relative aux droits des étrangers en France, on a mis en place, pour favoriser la connaissance de nos valeurs et la pratique du français, langue de la République, des diplômes comme le diplôme initial de langue française. On a ouvert des classes d'accueil, des classes migrantes, etc. Le problème est que l'on recourt bien peu aux langues d'origine des migrants. On avait déjà soulevé la question dans le cadre de la loi « liberté de création, architecture et patrimoine » en s'intéressant cette fois aux langues parlées en France à côté du français – langues des Caraïbes, de Guadeloupe, etc. Comment voyez-vous donc l'articulation entre langue française et langues d'origine des migrants ?

Ma troisième question s'adresse à Mme Bousquet. La liaison que vous faites entre les luttes contre le sexisme et contre le racisme est intelligente – d'autant que, parfois, les discriminations sexistes et racistes se cumulent. Je remarque que l'on a déjà abordé cette question de manière transversale dans de nombreux projets de loi. Est-ce que vous pensez que celui-ci doit être le « curseur » de tous les projets de loi relatifs à la lutte contre les discriminations ? Comment préciser cette articulation de manière plus fine ?

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