Intervention de Anne-Christine Lang

Réunion du 1er juin 2016 à 16h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi Égalité et citoyenneté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Christine Lang :

Je voudrais revenir sur la question de l'égalité entre femmes et hommes et sur les fractures territoriales qui pèseraient majoritairement sur les femmes. Vous indiquez dans votre rapport d'activité, madame Bousquet, que les jeunes filles s'en sortent mieux à l'école, qu'elles ont de meilleurs résultats scolaires, qu'elles obtiennent davantage le baccalauréat, qu'elles font davantage d'études supérieures que les garçons – à telle enseigne qu'on pourrait se demander si l'on arrivera bientôt à la situation des pays scandinaves qui mettent en place une discrimination positive en direction des garçons. Et je ne dis pas cela en plaisantant : c'est un sujet difficile et intéressant. En revanche, les filles ont des difficultés à s'intégrer dans le marché de l'emploi et à trouver un premier emploi en raison, écrivez-vous, de « discriminations ». Cette dernière assertion me semble relativement peu étayée.

Selon vous, la difficulté à s'insérer dans le monde du travail est certainement liée au fait que, dans les quartiers, les femmes ont des enfants plus jeunes, et en général davantage d'enfants qu'ailleurs. Or on sait qu'en France, le nombre d'enfants est un obstacle majeur à la progression de la carrière des femmes, indépendamment de la question des quartiers. Je ne suis pas sûre que les discriminations soient liées au fait que ce sont de jeunes femmes. Je crois que cela tient plus au fait que ce sont de jeunes mères.

À cet égard, je regrette que cette présentation des fractures territoriales qui pèseraient majoritairement sur les femmes ne soit pas exposée de façon dynamique. Vous citez un certain nombre de chiffres liés à l'emploi, à la citoyenneté, etc., mais vous ne faites pas l'historique de ces discriminations. On ne sait pas quelle était la situation il y a cinq, dix ou quinze ans. On ne sait pas si, par exemple, les jeunes filles sont de mieux en mieux intégrées dans l'emploi, ou non. Bref, on ne sait pas si l'on progresse.

Enfin, je ne sais pas si vous avez fait un tableau par âge s'agissant de la discrimination à l'emploi. En effet, il serait intéressant de savoir si les jeunes femmes sont autant discriminées que les celles un peu plus âgées et, là encore, si la situation s'est améliorée ou non.

J'aimerais être éclairée sur ces questions. Si d'aventure on progresse, c'est-à-dire si les jeunes femmes dans les quartiers sont de moins en moins discriminées, si elles s'intègrent de mieux en mieux dans le marché de l'emploi, il faudrait le dire, et le dire à nos filles.

1 commentaire :

Le 08/07/2016 à 09:24, laïc a dit :

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"qui mettent en place une discrimination positive en direction des garçons."

La discrimination positive reste de la discrimination. Le seul critère de sélection doit être le mérite, tout le reste n'est qu'égarement aux conséquences racistes et sexistes inévitables.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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