Monsieur le président Le Roux, nous avons déjà eu l’occasion de le dire ici même, dans cet hémicycle, dans le respect des uns et des autres : nous faisons face à un défi considérable. Il est considérable non seulement parce que nous menons la guerre au terrorisme en Syrie et en Irak par l’action des coalitions auxquelles nous participons, mais aussi parce que nous faisons face à un ennemi intérieur, dont l’existence s’est révélée sans doute essentiellement au cours de l’année 2012.
C’est pour cela que, au nom même de notre idéal démocratique, de la protection de nos libertés, nous nous sommes dotés des moyens d’agir : deux lois antiterroristes, une loi qui vient d’être promulguée pour mieux lutter contre le terrorisme et le crime organisé, deux lois sur le renseignement, des moyens supplémentaires pour nos forces de sécurité, nos forces armées et bien sûr pour le renseignement. Nous savons en effet que le suivi d’un nombre aussi important d’individus – je vous ai donné les chiffres à l’instant – nécessite des emplois, des moyens considérables, techniques, qualifiés. Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et moi-même nous y employons depuis quatre ans s’agissant de nos services de renseignement. Il faut donc poursuivre cet effort avec la plus grande détermination.
Les éléments de l’enquête demeurent bien sûr parcellaires et je demande que nous respections le rythme décidé par le procureur de la République. Nous savons d’ores et déjà que le meurtrier était lié aux filières djihadistes. Interpellé en mai 2011, il a été incarcéré et condamné en 2013 pour participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes, sans avoir d’ailleurs lui-même quitté le territoire national. Depuis août 2015, il avait fait à nouveau l’objet d’une judiciarisation.