Intervention de Martial Saddier

Réunion du 13 juin 2016 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Cette fois, la majorité ne nie pas qu'il s'agit bel et bien d'une taxe nouvelle, et que la taxe soit progressive ne la rend pas moins injuste. En l'instituant, vous allez frapper de plein fouet des dizaines de milliers de familles rien qu'en Indonésie, un pays qui a accompli des efforts considérables pour améliorer ses moyens de production. Certes, tout n'y est pas encore parfait, mais peut-on dire que tout le soit en France ? Nous devons cesser de nous poser en donneur de leçons universel et en revenir à plus d'humilité. Vous parlez, au nom de la France, à un grand pays ami qui fait de grands efforts en matière de développement. Nos relations bilatérales se trouveront fort mal de l'instauration d'une taxe injuste et aveugle. Vous savez que ce débat a provoqué un incident diplomatique ; au moment de décider de cette taxe, avez-vous mesuré ce que votre décision pourrait provoquer en retour au détriment des fabricants français ? Étant donné l'émotion suscitée par ce dispositif en Indonésie et ailleurs, il y a fort à parier que les autorités des pays producteurs n'en resteront pas là.

Une nouvelle fois, démonstration est faite que le texte contient des dispositions sous-tendues par une certaine idéologie, qui nous sont présentées sans étude d'impact. Je suis d'accord, comme notre collègue Bertrand Pancher, sur le principe sous-jacent, mais je considère que les relations entre la France et les grands pays producteurs d'huile de palme doivent être régies par l'écoute et le dialogue – en un mot, la diplomatie. Elles ne peuvent en aucun cas dépendre d'une taxe qui frappera aveuglément des familles démunies et qui ont déjà fait d'énormes progrès agronomiques.

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