Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, du Médecin de campagne, de Balzac, au docteur Rieux, dans La Peste, de Camus, notre imaginaire collectif est bercé par ces figures symboliques de praticiens.
Encore aujourd’hui, les professionnels de santé appartiennent à notre quotidien. C’est d’abord la sage-femme, qui accompagne les premiers instants de la vie, puis le pédiatre, qui veille sur notre enfance, puis le médecin de ville ou de campagne, à l’écoute des maux de chacun et le pharmacien, qui nous prodigue les bons remèdes. Dans les moments de fragilité comme dans les moments plus heureux, c’est vers ces hommes et ces femmes que nous nous tournons.
Parce qu’ils accomplissent un travail incommensurable au service de la société, la représentation nationale ne doit jamais rater une occasion de leur rendre hommage. Malheureusement, au-delà d’une reconnaissance sincère, les professionnels de santé ont été traités d’une bien mauvaise manière par cette majorité depuis 2012. Et si l’agitation qui a précédé l’adoption de la loi de modernisation de santé est quelque peu retombée, la colère des praticiens reste vive sur nos territoires.
Ce texte aura été, à bien des égards, une immense déception tant pour le groupe de l’Union des démocrates et indépendants que pour l’ensemble de la communauté médicale. Attendu depuis le début du quinquennat, il devait pourtant apporter une réponse aux carences de notre système de soins. Or, près de six mois après son adoption, force est de constater que, malheureusement, cela n’a pas été le cas.
Témoignant de l’absence de courage du Gouvernement, des questions essentielles ont été passées sous silence, malgré près de quinze mois d’examen. Je pense notamment au rapprochement entre public et privé, à la carte hospitalière, à la répartition territoriale des établissements de santé et à leur modernisation, au financement durable, pérenne de l’accès aux soins, ou encore au reste à charge.
Pire, en imposant cette loi contre les premiers concernés, la majorité a oublié que ce sont eux les artisans et les garants de l’excellence de notre système de soins et qu’ils sont en première ligne face aux défis qu’il doit relever. Les professionnels de santé, et plus particulièrement les nouvelles générations, attendent de nouveaux modes d’organisation et d’exercice, permettant plus de souplesse et d’efficacité. Il faut en priorité s’atteler aux problèmes de structures, de moyens techniques et administratifs, favoriser la mobilité des médecins et expérimenter de nouvelles formes de rémunération.
Aujourd’hui, la proposition de loi de nos collègues Les Républicains – je salue le travail du rapporteur Jean-Pierre Door – est un premier pas pour moderniser notre système de soins et réconcilier les médecins et le politique. La première qualité de ce texte est d’apporter des mesures permettant un rééquilibrage entre le public et le privé. Au groupe UDI, nous soutenons un système public fort et un secteur privé performant, et nous restons persuadés que ces deux structures doivent travailler ensemble, non en opposition, pour une meilleure prise en charge du patient.
La loi de modernisation de notre système de santé a fait tout l’inverse en mettant dos à dos un système privé de santé et un système public, en excluant les établissements privés des missions du service public hospitalier.