La réforme des épreuves classantes nationales prévue à l’article 8 est également une mesure attendue et une revendication ancienne du groupe UDI. Depuis plusieurs années, nous demandons que soit substitué à l’examen national classant un internat régional, ce qui permettrait de mieux évaluer les besoins à l’échelle du territoire. Alors que 80 % des jeunes médecins s’établissent dans la région dans laquelle ils ont été formés, le concours de l’internat national favorise le déracinement d’étudiants de leur région de formation. Ce système entretient et aggrave la fracture médicale et les inégalités d’accès aux soins quand, en parallèle, les professionnels de santé restent peu enclins – et on peut les comprendre – à contribuer de leur fait au rééquilibrage de la démographie médicale.
Nous partageons avec nos collègues Les Républicains l’objectif de garantir l’égal accès aux soins pour tous. Il s’agit d’un acquis social essentiel, que l’on ne saurait remettre en cause et qu’il nous faut soutenir. Malheureusement, les débats en commission ont témoigné d’une méconnaissance des attentes du milieu médical de la part de la majorité. On ne peut que le regretter, le dogmatisme dont fait preuve une partie de la gauche empêche les débats. En déposant ce matin une motion, la majorité empêche une nouvelle fois que nous ayons un dialogue serein dans l’hémicycle sur ces enjeux, enjeux clés, pourtant, pour chacun de nos concitoyens.
Madame la ministre, permettez-moi de rappeler que mon département, la Mayenne, fait partie de ceux qui ont la plus faible densité médicale de France, avec l’Eure et l’Ain. Comment justifier qu’il faille compter 246 jours avant de pouvoir changer de lunettes – quand les ophtalmologues ne refusent pas, tout bonnement, de prendre de nouveaux patients ! – Le tiers payant devait permettre d’améliorer l’accès aux soins des plus fragiles, mais que proposez-vous aux Français qui ne peuvent plus se soigner faute de médecins ?
Le virage ambulatoire dont on parle tant semble n’être resté qu’un voeu pieu… La proposition novatrice de créer des centres ambulatoires universitaires est enfin une mesure concrète.
Nous en sommes bien conscients, cette proposition ne permettra pas de régler tous les maux de notre système de soins. Ce texte ne réglera pas le problème du financement et du coût de la santé. De même, plusieurs sujets comme l’innovation et la recherche ne sont pas abordés. Pour autant, il s’agit bien d’une première étape pour améliorer la performance de notre système de santé et redonner confiance en l’avenir. Aussi, le groupe UDI apporte un soutien convaincu et enthousiaste à ce texte.