Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 16 juin 2016 à 9h30
Avenir du système de soins — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je veux tout d’abord rendre un hommage tout personnel mais très sincère à Jean Leonetti, qui s’est exprimé il y a quelques minutes, pour le travail extraordinaire qu’il accomplit sur la fin de vie et pour le formidable courage qui l’anime. Je crois qu’il fait honneur à la grande maison que nous avons nous aussi, toutes sensibilités confondues, l’honneur d’occuper pour quelque temps au nom de notre peuple.

C’est une semaine riche que nous bouclons aujourd’hui, une semaine telle que je ne pensais jamais en vivre à l’Assemblée. Nous avons commencé par renoncer à évaluer les bénéfices des multinationales les plus puissantes du monde, ce qui leur évite de payer en France plus d’impôt qu’elles n’en payaient jusqu’à présent – c’est-à-dire très peu. Quelques heures après, nous avons renoncé à mettre un peu d’ordre dans les très hauts salaires des nouveaux puissants de France, à savoir les très grands patrons. Il faut le comprendre : nous ne pouvions pas le faire au niveau mondial car nous risquions de mettre nos entreprises en difficulté ; nous ne pouvions pas le faire au niveau européen parce qu’une directive était en préparation ; nous ne pouvions pas le faire en France parce que nous encourrions, une fois de plus, les foudres du Conseil constitutionnel ; bref, nous n’avons pu le faire nulle part !

Cela ne nous a pas empêchés, vingt-quatre heures après, de décréter martialement que la pauvreté était hors la loi. La pauvreté, c’est 8,5 millions de personnes en France. Mais nous avons aussi décrété la pauvreté hors la loi à travers le monde. Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas le moindre début de centime d’euro de recettes à mettre en face !

À peine étions nous remis de cet effort que nous avons décrété que l’accès à l’eau était absolument indispensable à tout être humain sur la surface du globale – surtout, hélas, aux centaines de millions d’êtres qui en sont privés de par le monde et à ceux qui en sont encore privés en France, ce qui est regrettable. Mais là encore, à part peut-être une petite reprise sur la mise en bouteille des eaux – à laquelle il a fallu renoncer car des petites sociétés auraient pu en souffrir –, nous n’avons pas pu mettre un centime en face.

Heureusement, nous avons érigé un plan sans précédent pour nos territoires ultramarins en pleine souffrance. Toujours sans mettre un euro en face !

S’agissant du texte dont nous sommes invités à débattre, je remercie le groupe Les Républicains d’avoir inscrit ce sujet à l’ordre du jour tant nous avons l’impression qu’il est abandonné par le Gouvernement. Pourtant, madame la ministre, si vous saviez combien j’ai cru en vous lorsque, à l’époque de l’examen de la terrible loi Bachelot, vous avez pris la parole au nom du groupe socialiste – j’ai retrouvé l’enregistrement intégral de vos propos – pour dire que le regroupement des hôpitaux sous l’égide des centres hospitaliers territoriaux était une erreur absolue.

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