Le projet de loi va dans le bon sens, mais pourrait être amélioré sur un point. Proposer 25 % minimum de logements sociaux hors QPV constitue une excellente mesure, mais certains acteurs du logement ont pris de mauvaises habitudes et je crains qu'ils ne traduisent « 25 % minimum » en « 25 % tout court », et qu'ils persistent à laisser 75 % des logements concernés dans les QPV. Or, si nous ne mettons pas un terme à l'attribution de logements aux publics prioritaires dans ces QPV, nous continuerons à créer des ghettos, et, quels que soient les réservataires, à loger, par facilité, les populations les plus fragiles dans les mêmes quartiers.
Dans ces communes où les QPV représentent 30 % à 40 % des habitants, c'est-à-dire là où réside une quasi-majorité de populations extrêmement pauvres, ne serait-il pas souhaitable d'instituer une commission d'attribution des logements à laquelle tous les réservataires participeraient ? Certes, les conférences intercommunales et les conventions de la « loi Lamy » existent, mais, lorsqu'elles se réunissent pour attribuer des logements, certains ont tendance à oublier les diverses conventions qui ont été passées.
Le Président de la République a indiqué qu'il souhaitait appliquer une TVA réduite à 5,5 % dans les QPV et dans une bande de 500 mètres autour de ceux-ci. Est-ce bien le moment d'adopter cette mesure ? Des amendements porteront sur des avantages fiscaux destinés à différents acteurs du logement, afin que, pour favoriser la mixité sociale, des logements – soit intermédiaires, soit d'accession à la propriété – soient créés dans les QPV ou autour d'eux. Cette mesure, en effet, ne figure pas dans le projet de loi : s'agit-il d'un oubli ou d'une bonne surprise réservée pour la séance publique ?