Madame la secrétaire d'État, merci pour votre présence. Je voudrais d'abord vous dire que vous avez un beau portefeuille ministériel, car rendre réelle la promesse républicaine d'égalité est un objectif extrêmement important qui se retrouve dans tous les textes de loi que nous sommes amenés à élaborer pour la Nation. Ce projet lui-même a pour objet de lever des obstacles à cette recherche de l'égalité pour tous, et je pense qu'à cet égard, il est particulièrement intéressant.
Je ferai maintenant quelques remarques sur les différents éléments qui le constituent.
Nous avons parlé tout à l'heure des conseils citoyens et de la formation des membres de ces conseils. C'est bien sûr important, d'autant que dans d'autres domaines, le texte s'intéresse à la formation de tous ceux qui contribuent, notamment par leur activité bénévole, à la bonne vie en société. Cela étant, je voudrais attirer votre attention sur la façon dont peuvent être composés ces conseils citoyens. La méthode ne doit pas souffrir de critiques, de façon que les citoyens qui y siègent soient réellement libres et ne se trouvent pas sous l'influence de telle ou telle personne qui pourrait orienter leur jugement.
Je voudrais également soulever sur un sujet qui est rarement abordé depuis la loi de 2014 sur la politique de la ville, à savoir la situation des quartiers dits « en veille active ». Je ne suis pas sûr qu'ils soient aujourd'hui ni très en veille, ni très actifs. Mais hier encore, ils étaient classés en politique de la ville, et ils méritent encore une attention soutenue.
Ensuite, le développement de l'apprentissage de la langue française constitue la première pierre de l'égalité et de la lutte contre les discriminations. Comment se comprendre quand on ne parle pas la même langue ? Et lorsqu'il s'agit de dissiper un certain nombre de préjugés, la compréhension réciproque est d'autant plus essentielle.
Je profite de l'occasion pour rendre hommage à Marie-Thérèse Geoffroy qui est encore présidente de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANI). Cette élue lyonnaise a fait un travail remarquable à la tête de cette agence sur laquelle on peut s'appuyer pour faire progresser la cause de la lutte contre l'illettrisme, comme celle de l'acquisition de la langue française dans son ensemble. Pourriez-vous nous dire si la nécessité de la lutte contre l'illettrisme est également intégrée dans les milieux de l'entreprise, et par les partenaires sociaux ? Je pense notamment à l'impact de la loi Rebsamen sur l'ANI et à la réorientation de la formation professionnelle.
Vous avez parlé également de « déconstruction » d'un certain nombre de mécanismes d'exclusion et de discrimination, et plus particulièrement de la lutte contre les comportements et les propos racistes. Nous nous demandons s'il ne serait pas utile de rajouter les propos sexistes, qui relèvent de la même logique.
Enfin, vous avez fait mention des sanctions qu'il convient de renforcer. Vis-à-vis de tels comportements, la République doit être particulièrement ferme. Pour autant, la méchanceté est la bêtise ne se déconstruisent pas seulement par la sanction, mais aussi en élevant le niveau d'intelligence de ceux qui s'en rendent coupables. À ce titre, l'idée d'un stage citoyen, d'une « re-formation » aux droits et aux devoirs de la République, nous semblerait particulièrement fondée.