Tout le monde le sait, pour accéder à l'égalité, l'éducation est première. Et la lutte contre l'illettrisme est un combat prioritaire pour l'outre-mer et pour la France hexagonale. L'illettrisme est une maltraitance archaïque. J'ai les chiffres sous les yeux : en France, 7 %, soit 2,5 millions de personnes en sont frappées.
En outre-mer, 17 % des jeunes Réunionnais et à peu près autant de jeunes Martiniquais sont des lecteurs en difficulté sévère ; il y en a 20 % en Guadeloupe, 29 % en Guyane et 44 % à Mayotte.
Le pourcentage de personnes sorties du système scolaire sans qualification reste très élevé. À la Réunion, 35 % parmi les jeunes générations. En France hexagonale, 17 %.
Madame la secrétaire d'État, vous avez donc fort à faire. Que va-t-on mettre en oeuvre pour mieux définir une politique globale et concertée ? Comment faire pour consolider un dispositif interne institutionnel de prévention et de lutte contre l'illettrisme ? À la Réunion, en 1970, existait l'Association réunionnaise de lutte contre l'analphabétisme – même si ce n'est pas tout à fait la même chose que l'illettrisme.
Par ailleurs, comment prendre en considération le bilinguisme français-créole, sans censurer la langue maternelle et sans stigmatiser qui que ce soit ? Pourquoi ne pas parler la même langue, entre les professeurs des écoles et les élèves ? Cela permettrait de mieux communiquer, de mieux progresser. L'école doit être la respiration d'un quartier, d'une ville, de la Nation. Et la Nation doit être l'autre parent, ce parent symbolique qui est important. Les parents doivent jouer leur rôle, mais le parent symbolique qu'est la Nation compte grandement.