Nous avons, je crois, un désaccord de fond, madame la ministre. Vous devez entendre que l'État n'est pas vertueux tout le temps, et qu'il est parfois nécessaire de prévoir quelques garde-fous ; c'est la leçon que l'on doit tirer de cinquante ans de ghettoïsation dans notre pays. Parfois, les préfets abusent du contingent préfectoral et ghettoïsent encore davantage le ghetto. L'expérience nous enseigne qu'il faut parfois leur opposer des limites.
Je suis prêt à retirer l'amendement, mais, madame la ministre, vous devez nous entendre ! Redonner tout pouvoir aux préfets, c'est la meilleure façon de poursuivre cinq décennies d'échec. Je pensais pourtant qu'enfin, élus et préfets allaient travailler ensemble. Dans certains territoires, l'État doit certes reprendre la main ; dans d'autres, il ne doit surtout pas la reprendre. Les préfets ne sont pas toujours exemplaires, c'est un constat qui doit être partagé.