Tout d'abord, nous sommes tout à fait en phase avec les rapporteurs. Dans ce combat pour l'égalité réelle et cette lutte contre les discriminations se pose la question de la représentation de l'autre et du stéréotype. Lutter contre les discriminations, c'est se doter d'un arsenal juridique, mais c'est aussi et surtout un travail en amont : défaire les représentations, défaire les stéréotypes. Nous avons donc, nous aussi, travaillé, avec la CNCDH, dont nous avons rencontré les membres. Nous avons bien sûr été en contact avec Mme Hintermann, présidente de l'Observatoire de la diversité du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et M. Schrameck, président du CSA. Comment agir en amont pour défaire les stéréotypes ? L'audiovisuel est la clé. Nous passons en moyenne deux heures et demie par jour devant un petit écran qui ne reflète pas la diversité française. Les derniers chiffres de l'Observatoire de la diversité sont saisissants : avec 14 % de personnes perçues comme « non blanches » à l'antenne, la représentation de la diversité sur le petit écran n'évolue pas. Quant à l'image véhiculée, si le taux de personnes perçues comme « non blanches » est de 21 % pour les figurants, il n'est que de 9 % pour les héros. C'est donc une représentation assez négative, et ces chiffres n'évoluent pas.
Aujourd'hui, l'enjeu est de changer le regard porté sur l'altérité. Nous avons donc travaillé avec le ministère de la culture. La législation impose bien sûr au CSA de veiller à la représentation de la diversité française, mais dans la programmation. Pour notre part, nous voulons que les programmes eux-mêmes soient concernés par cette obligation, qui toucherait ainsi sur le contenu des émissions, des films, des feuilletons, de tout ce qui est diffusé. Notre amendement répond à un souhait exprimé par M. Schrameck dans un communiqué publié le 3 juin : il estime que la loi devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité grâce à l'inscription de la notion de programme.
Quant à la France d'outre-mer, la notion figure déjà dans nos textes législatifs. Sa mention ici n'apporterait rien de neuf.
Le 09/07/2016 à 22:52, laïc a dit :
"Quant à l'image véhiculée, si le taux de personnes perçues comme « non blanches » est de 21 % pour les figurants, il n'est que de 9 % pour les héros. C'est donc une représentation assez négative, et ces chiffres n'évoluent pas."
C'est hallucinant de lire des choses pareilles dans une commission destinée à lutter contre les discriminations. Plutôt que d'appliquer la notion constitutionnelle de l'égalité des citoyens sans distinction de race, d'origine ou de religion, on ne cesse d 'appesantir sur la couleur de peau des gens qui passent à la télé, comme si par là on allait pouvoir lutter contre les discriminations... On va discriminer pour ne plus discriminer, où est la cohérence ? N'importe quoi.
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