Après avoir eu une attitude hostile envers les entreprises, vous avez enfin décidé de réformer le code du travail. Mais pas tout à fait. Vous avez immédiatement plié face aux syndicats pour vider de toute ambition le texte initial, coquille vide qui ne servira ni les entreprises, ni l’emploi.
Après avoir atteint des sommets, vous affirmez que le chômage baisse enfin. Mais pas tout à fait. Doit-on vous rappeler que, depuis 2012, notre pays compte plus d’un million de chômeurs supplémentaires, et que le chômage de masse persiste comme nulle part ailleurs ?
Vous affirmez que la France va mieux car elle crée des emplois marchands. Mais pas tout à fait. Entre 2014 et 2015, la France en a créé dix fois moins que l’Espagne et huit fois moins que l’Allemagne.
La France a renoué avec la croissance, entend-on. Mais pas tout à fait. La France fait moins bien que ses partenaires de la zone euro, alors que nous ne sommes plus en crise.
Vous vous félicitez d’un déficit public en baisse. Mais pas tout à fait. C’est une grossière illusion ! Hors éléments exceptionnels, dixit la Cour des comptes, le solde budgétaire ne s’est amélioré que de 300 millions d’euros, et non de 15 milliards comme vous le prétendez. De plus, le rythme de baisse de notre déficit public est l’un des plus faibles de la zone euro. En vérité, notre dette atteint aujourd’hui 100 % du PIB.
Cerise sur le gâteau pour continuer d’embrouiller les messages : vous voulez organiser une primaire. Mais pas tout à fait quand même, si je comprends bien.
À force de godiller, de vouloir une France du « pas tout à fait », vous nous conduisez à une France du « pas du tout », qui ne décide de rien et décroche. C’est pour cela que la France de 2017 aura reculé par rapport à la France de 2012.