Monsieur le député, la question que vous posez renvoie à des trafics extrêmement préoccupants et réels. Je veux donner quelques chiffres pour en montrer la pertinence : le trafic de drogues représente 12 milliards d’euros au sein de l’Union européenne ; la consommation de cannabis s’élève à 2 000 tonnes ; la cocaïne est la deuxième drogue la plus consommée au sein de l’Union européenne.
Vous posez deux questions. Tout d’abord, faut-il une stratégie européenne de lutte contre ces trafics, incluant internet, mais pas seulement ? La réponse est oui. La France y a déjà largement contribué puisque, comme vous le savez sans doute, une nouvelle stratégie antidrogue a été définie par l’Union européenne pour la période 2013-2020 dans le but de répondre aux nouvelles évolutions du trafic de drogues, d’améliorer la coopération entre les services de police au sein d’Europol et de permettre la coopération entre les services des douanes au plan européen de manière à mieux identifier la nature de ces trafics.
Vous m’interrogez ensuite sur la vente sur internet. Cet aspect est également très important puisque c’est par internet que se font aujourd’hui beaucoup de cybertrafics. À l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, les policiers ont été formés comme cyberpatrouilleurs et ont reçu l’habilitation du parquet de Paris les autorisant à se rendre sur les sites qui, comme vous l’indiquez, peuvent proposer, de façon plus ou moins évidente, des produits.
Ces policiers sont à même d’identifier les sites, les techniques de vente et de faire ouvrir des enquêtes permettant l’identification des vendeurs. L’an dernier, grâce à cette action sur internet, nous avons obtenu d’excellents résultats en matière de saisie d’avoirs financiers et de drogues.
Enfin, je veux ajouter que c’est au sein d’Europol que les services de lutte contre la cybercriminalité coopèrent entre eux pour améliorer encore les résultats que je viens de vous indiquer.