Monsieur le Premier ministre, au nom du groupe UDI et de tous les députés de la Somme, membres du groupe socialiste comme du groupe Les Républicains, Pascal Demarthe, Jean-Claude Buisine, Romain Joron et Alain Gest, je souhaite relayer l’émoi provoqué dans le département de la Somme par deux annonces incompréhensibles.
Tout d’abord, le Président de la République, après avoir participé aux commémorations de la bataille de Verdun, n’aurait pas prévu de se rendre dans la Somme le 1er juillet prochain pour commémorer le centenaire d’une bataille qui fit plus d’un million de victimes. Ensuite, le directeur de l’information de France télévisions a décidé d’annuler purement et simplement la journée spéciale de retransmission de cet événement sur France 2.
Lorsque nous nous sommes engagés dans l’organisation de ces commémorations, je n’imaginais pas une seconde devoir rappeler l’évidence selon laquelle il n’y a pas de morts de seconde zone. Plus d’un million de victimes, tel est le dramatique bilan de la bataille de la Somme en 1916, victimes parmi lesquelles près de 70 000 morts ou disparus français, plus de 200 000 britanniques et 170 000 allemands. À ce tragique bilan s’ajoute encore celui des victimes de plus de vingt nations engagées.
Dans quelques jours, nous célébrerons le centenaire de cette bataille, plus meurtrière encore que celle de Verdun. Des chefs d’État et de gouvernements du monde entier seront présents pour cet hommage relayé par les médias internationaux. Le Chef d’État français manquerait cependant à l’appel, de même que la première chaîne de télévision publique française.
Je n’admets pas que le travail de mémoire, accompli année après année par les citoyens et les acteurs locaux, en partenariat avec les représentations étrangères, soit ainsi méprisé. Je vous demande donc, monsieur le Premier ministre, de relayer notre message auprès du Président de la République et du directeur de France télévisions. Ils doivent revenir sur leurs décisions et accorder aux commémorations du centenaire de la bataille de la Somme toute la considération qu’elles méritent.