…mais vous y mêlez des considérations de petite politique. Je vous laisse cette approche, même si je la regrette. Nous sommes, en effet, à un moment historique pour l’Europe : pour la première fois, un pays va consulter son peuple pour savoir s’il reste ou non dans l’Union européenne. Cette décision a été prise par le Premier ministre britannique ; quant à la réponse, elle appartient au peuple britannique. La France a toujours été claire, et elle n’a pas été seule à le dire : face à une question aussi importante, nous souhaitons que le peuple britannique choisisse la solution qui recouvre à la fois son intérêt durable, mais aussi l’intérêt de l’Europe, notre avenir commun. Nous souhaitons – je souhaite, tout comme vous – que le peuple britannique choisisse le maintien dans l’Union européenne. Après, il faudra appliquer les décisions prises au Conseil européen, le 19 février dernier, ni plus ni moins, conformément à notre engagement.
En revanche – vous avez évoqué cette question, tout comme votre collègue –, il faudra ensuite prendre des initiatives pour redonner de l’espoir aux Européens. Il est vrai qu’aujourd’hui, un doute s’installe dans les esprits des peuples européens. Partout, le populisme et le nationalisme reprennent le dessus. C’est donc un défi pour nous tous : la France, l’Allemagne et les autres pays. La France s’exprimera ; le Président de la République a prévu de faire des propositions à la fois avec l’Allemagne, mais aussi en direction des autres peuples. En effet, l’avenir de chacune de nos nations n’est pas derrière nos frontières, mais aussi dans un projet commun. Pour cela, il y a des choses à changer en Europe, et nous le ferons ; c’est l’engagement que je prends devant vous.