Vous avez parfaitement raison, madame la députée ; vous avez décrit ce qu’était la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique, financée par l’Union européenne, et vous avez rappelé que plus de 85 % de son montant, qui est élevé, est consacré à la mission de l’Union africaine en Somalie, l’AMISOM, dont le budget est en constante augmentation. C’est un sujet de débat, sur lequel je suis intervenu, au nom de la France, à plusieurs reprises, en vue de faire évoluer la situation.
En effet, je crois que le reste de l’Afrique a aussi besoin de soutien. J’ai déjà pu faire évoluer les choses un peu, mais pas suffisamment encore, vers un rééquilibrage de cette mobilisation financière. Nos partenaires européens ont accepté des augmentations successives de la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique pour d’autres régions, comme le Mali, la Centrafrique ou la Guinée-Bissau.
Vous avez une fois encore parfaitement raison ; les pays de la région du Sahel sont confrontés à un double défi sécuritaire : la lutte contre Al-Qaïda au Mali, qui touche aussi le Niger, et la lutte contre Boko Haram. Or le lien entre sécurité et développement est fondamental. Parfois, l’on oppose l’un à l’autre : on dit que l’on ne peut pas utiliser les crédits du développement pour financer des actions de sécurité ; mais lorsque l’on discute avec les chefs d’État africains, que l’on va les voir sur place, on se rend compte qu’il n’y a pas de développement possible si la sécurité n’est pas garantie. C’est d’ailleurs pour cela que les pays africains s’organisent : vous connaissez le groupe du G5 Sahel, qui réunit des pays qui ont décidé de s’organiser militairement pour lutter contre Al-Qaïda et contre Boko Haram ; je n’oublie pas non plus l’action concertée avec le Nigeria. Ces pays-là ont besoin de l’aide de la France et de l’Europe.
Croyez bien que ce que vous avez affirmé, je le partage et que nous allons continuer à faire de la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique un bon outil de développement.