Monsieur le ministre des affaires étrangères, le 19 mai dernier, les ministres des affaires étrangères des vingt-huit États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord – OTAN – et le Premier ministre monténégrin, Milo ukanovi, signaient le protocole d’accession à l’OTAN de ce petit État de 650 000 habitants.
À ce jour, l’Islande, la Slovénie, la Slovaquie et la Hongrie ont déjà ratifié le protocole d’adhésion du Monténégro. Demain, 23 juin, ce sera le tour de l’Albanie et très bientôt de la Croatie.
En tant que président du groupe d’amitié France-Monténégro à l’Assemblée nationale, je souhaite rappeler que le Monténégro a fait le choix de l’Europe dès son indépendance. Il a adopté l’euro dès sa création et, la même année, il s’est également porté candidat à l’entrée dans l’Union européenne, avec laquelle les négociations d’adhésion ont finalement débuté en 2012. Son parcours remarquable bénéficie d’un engagement résolu de la part de la classe politique monténégrine et en fait le « bon élève » d’une région où persistent des tensions. Sa candidature à l’OTAN participe de la même détermination ; si elle suscite des questions dans l’opinion publique, elle recueille tout de même l’adhésion de plus de 60 % de la population.
Au niveau militaire, l’armée monténégrine présente un bon degré d’interopérabilité, en dépit de sa modestie, et le pays a démontré son intérêt pour les missions de paix pilotées par l’Union européenne au Mali et en République centrafricaine. Il a également participé aux opérations en Afghanistan.
Le gouvernement monténégrin pensait que le protocole d’adhésion pouvait être signé dès le printemps 2016, avant sa ratification par les parlements nationaux. Cette ratification permettrait au Monténégro, qui aligne déjà sa politique étrangère sur celle de l’Europe, d’avoir une garantie sur sa sécurité tout en renforçant celle des pays de la côte adriatique.
De fait, cette adhésion aidera aussi à surmonter des difficultés actuelles et futures concernant par exemple le terrorisme, l’extrémisme religieux ou encore la cybercriminalité. Pouvez-vous donc nous dire, monsieur le ministre, si la France entend ratifier ou non le protocole d’accession du Monténégro à l’OTAN ?