Je voulais simplement rappeler mon opposition au principe des unités de compensation et des réserves d’actifs naturels, qui risque d’avoir des effets pervers redoutables, et je vais simplement vous donner lecture d’un petit texte de Gilles Clément, le jardinier écrivain :
L’article « organise en effet la "compensation" de la disparition, la mort, d’un site riche en biodiversité, par la restauration d’un autre, très dégradé, pour un coût estimé selon la perte, ou par l’achat "d’unités de compensation dans une réserve d’actifs naturels". La biodiversité devient affaire comptable, chose déjà absurde ; car qui peut évaluer le prix, pour la santé publique, du silence de la nature ou au contraire des chants d’oiseaux ? Mais pas seulement. C’est un appât pour les investisseurs.
« Ainsi la nature ne serait-elle qu’un capital, à investir selon son gré, voire à transférer d’un clic. »
« Comme si la destruction était devenue une obligation, les mesures pour l’éviter une simple formalité, comme si la nature se reconstituait à la demande, n’importe où, miraculeusement, dans l’état où on l’a détruite ! À nos élus d’en décider, à l’avenir de les juger. La nature, ce n’est plus un en dehors vaguement lyrique, c’est l’avenir même. »