Intervention de Brigitte Allain

Séance en hémicycle du 22 juin 2016 à 21h30
Biodiversité — Article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Cet article relatif à l’interdiction des pesticides de la famille des néonicotinoïdes est une avancée emblématique du projet de loi. En effet, ces insecticides sont les plus nocifs pour la biodiversité. De par leur toxicité et de par leur rémanence exceptionnelle, ils sont extrêmement nocifs pour les pollinisateurs, comme l’indique l’avis de l’ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – du 16 janvier 2016. C’est pourquoi une interdiction rapide est nécessaire, ainsi que nous l’avions proposé lors de la deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

Même si l’interdiction était prononcée aujourd’hui même, ces produits, de par leur rémanence, resteraient présents pendant deux ans encore dans notre environnement et continueraient d’être nocifs. À titre d’exemple, l’imidaclopride, l’un de ces néonicotinoïdes, a été interdit en 1999. Trois ans après, on en a retrouvé des traces dans près de 70 % du pollen récolté par les abeilles dans vingt-cinq ruchers de cinq départements français.

De plus, l’utilisation de ces insecticides n’entraîne pas d’augmentation des rendements dans les productions de céréales et d’oléagineux, comme le prouve l’exemple de l’Allemagne, qui a interdit l’utilisation des néonicotinoïdes sur les céréales d’hiver et reste pourtant le deuxième producteur européen de céréales.

Enfin, l’interdiction des produits contenant des néonicotinoïdes est une compétence de l’État français et n’empiète pas sur le champ de la compétence de l’Union européenne. Dans un projet de loi dont l’objet est la reconquête de la biodiversité, nous ne pouvons pas être laxistes sur cette question.

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