Madame la secrétaire d’État, jeudi dernier, les ONG vous ont remis une pétition qui a recueilli plus de 650 000 signatures en France pour demander l’interdiction des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles. Vous avez alors promis de mettre tout votre poids dans la bataille politique. Eh bien, le moment est venu ! Les apiculteurs, premiers concernés par la mortalité des abeilles, tirent en effet la sonnette d’alarme depuis des années sur la toxicité de ces pesticides, dont ils réclament l’interdiction par la France et par l’Union européenne. Au niveau européen, c’est plus de 1 million de signatures qui ont été récoltées dans une quinzaine de pays membres pour demander l’interdiction pure et simple des néonicotinoïdes.
Nous, écologistes, proposons de les interdire dès 2017 et demandons un moratoire européen sur l’ensemble des pesticides néonicotinoïdes. Il y en a déjà eu un par le passé.
Alors que l’Europe a la plus forte consommation de miel par habitant dans le monde, on estime que les populations d’abeilles y ont chuté de près de 25 % depuis 1985 – vous le savez aussi bien que moi. Chaque année, 300 000 colonies d’abeilles seraient ainsi décimées en France. Il est donc temps d’agir dès aujourd’hui et d’approuver, par un vote clair, une proposition simple et transparente. Ce vote serait un signal fort envoyé à l’Union européenne, et bien sûr à la France, pour lutter contre les lobbies agro-industriels qui, eux, se préoccupent peu de la biodiversité que cette loi a pour objet de préserver.