Ce débat m'étonne beaucoup. Je rappelle que ce texte nous est soumis après que le Premier ministre a déclaré, l'année dernière, qu'il fallait mettre fin aux ghettos et à l'apartheid. Comment une telle déclaration ne pourrait-elle pas avoir une traduction législative ? On sait comment on crée les ghettos : en attribuant aux plus pauvres un logement chez les plus pauvres. C'est ainsi que nous avons engendré un monstre !
En tout état de cause, nous continuerons à gérer le stock et à nous occuper, et nous en sommes fiers, des familles qui résident dans ces QPV et qui sont, pour 80 % d'entre elles, en grande difficulté. Mais nous voulons que l'on arrête d'y envoyer d'autres familles qui se trouvent dans la même situation. Et encore, pas toutes, puisque nous proposons qu'une attribution sur deux se fasse dans ces quartiers, voire davantage en cas d'accord local ! Il faut bien que les déclarations du Premier ministre aient une traduction législative. Sinon, il trompe les Français, et cela, je ne peux pas l'imaginer.
Les personnes qui ne seraient pas logées dans ces quartiers le seraient ailleurs. Mais si nous ne fixons pas un plafond législatif, tout le monde conservera ses mauvaises habitudes : les bailleurs, certains élus et les préfets. Voilà la réalité du pays ! Je mène ce combat depuis trente ans, et j'ai le sentiment de connaître le sujet. Je crois que vous vous trompez, madame la ministre. Si la loi « Égalité et citoyenneté » ne comporte pas ce signal fort, alors nous commettons une erreur politique.