Intervention de Olivier Audibert Troin

Réunion du 22 juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Audibert Troin, rapporteur :

La mise en oeuvre de notre doctrine rénovée comporte un autre défi : réussir à passer de « Vigipirate fois 10 », pour faire simple, à des modes d'action véritablement militaires.

En la matière, tout le monde reconnaît que les modes de garde statiques sont peu efficaces : c'est une ligne Maginot qu'il suffit de contourner, et nous ne pouvons pas déployer des soldats devant chaque école, chaque lieu de culte, chaque supermarché, etc. Pourtant, certains gestionnaires de sites protégés y sont très attachés. Lors de nos auditions, nous avons pu constater que tel est le cas par exemple du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Il en résulte que les réquisitions préfectorales mettent beaucoup de temps à évoluer concernant la protection de certains lieux de culte et établissements culturels. Nous plaidons, avec l'ensemble des autorités militaires, pour des modes d'action plus dynamiques, avec lesquels les soldats sont moins prévisibles, moins vulnérables aussi, ce qui renvoie l'incertitude dans le camp de l'adversaire et permet d'exploiter les techniques de « contrôle de zone » inculquées à nos militaires. Accessoirement, cela mobilise moins d'hommes par site à protéger, ce qui permet donc de protéger davantage de sites ; rappelons par exemple qu'il y a 1 000 crèches et plusieurs milliers d'écoles à Paris. Des expérimentations de « garde dynamique à vue », c'est-à-dire sur un périmètre resserré, ont été conduites, notamment dans le quartier de la Petite Jérusalem à Sarcelles ; selon nos observations, elles sont concluantes.

Il faut aller plus loin dans la logique du contrôle de zone, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, ou en zone de montagne. Un récent exercice conduit conjointement entre l'armée de terre et la gendarmerie dans l'Isère a montré l'intérêt que peut avoir un déploiement des soldats dans des zones frontalières ou difficiles d'accès.

Ainsi, les gardes statiques doivent devenir l'exception.

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