Enfin, les défis ne sont pas seulement d'ordre technique : ils sont aussi d'ordre politique.
En effet, l'expérience de Vigipirate montre qu'il y a une sorte d'« effet de cliquet » ou d'hystérèse dans les dispositifs de protection. On décide aisément d'en augmenter le niveau, c'est-à-dire de passer à un niveau d'alerte supérieur et de mettre davantage d'hommes sur le terrain, mais il est très difficile, à l'inverse, de prendre la décision politique de « réduire la voilure ». Certes, cela permettrait de disposer d'une marge de manoeuvre en cas d'aggravation de la situation ; mais à court terme, c'est surtout prendre le risque de donner l'impression que l'on baisse la garde.
Aussi, quel que soit le contenu que l'on donnera à la posture de protection terrestre, il faudra surtout savoir moduler les seuils d'alerte et les effectifs engagés sur le terrain. C'est là un défi politique, et ce n'est pas le moindre des défis à l'ordre du jour.