Ce défi politique serait plus aisé à relever si la doctrine nouvelle faisait l'objet d'un véritable investissement politique, aussi partagé que possible sur tous nos bancs.
Cela nous renvoie à la question d'une éventuelle « réactualisation » de la LPM. Le texte que nous avons voté il y a un an prévoit la possibilité de le faire d'ici le 31 mars 2017. 2017 est donc un horizon pertinent. Et une telle « réactualisation » permettrait de traiter plusieurs problèmes aujourd'hui en suspens.
En effet, il y a un an, nous avons paré au plus pressé, en renforçant les effectifs de la force opérationnelle terrestre et en renonçant à 18 750 suppressions de postes au total. Mais la question des soutiens d'une force davantage engagée sur le territoire national n'a guère été traitée : une force plus nombreuse et engagée sur le territoire national, ce sont des besoins d'infrastructure et de soutien général en plus.
D'ailleurs, la question des effectifs est elle-aussi en suspens : certes, nous avons renoncé à 18 750 suppressions de postes, mais devant nous, réunis en Congrès le 16 novembre, le président de la République a annoncé renoncer à toute suppression d'effectifs. Reste à en tirer toutes les conclusions dans la programmation militaire, c'est-à-dire non seulement dans les tableaux d'effectifs qu'elle comporte, mais aussi dans la trajectoire financière qu'elle fixe.
Enfin, la doctrine nouvelle ne gagnerait-elle pas à être intégrée au rapport annexé à la LPM, de façon à ce qu'elle soit formellement adoptée par la Représentation nationale ?
Voilà qui plaide en faveur d'une « réactualisation » de la LPM cette année ou en 2017.