Mon collègue Gilbert Le Bris évoquait l'inscription de menaces dans la durée comme une nouveauté, mais nous sommes dans la même situation depuis 38 ans déjà ! C'est en 1978 qu'a été mise en place la première structure adaptée au contexte de terrorisme, suivie par le plan Pirate en 1981, puis Vigipirate en 1991 et aujourd'hui l'opération Sentinelle, qui est un renforcement de Vigipirate depuis janvier 2015. Ceci devrait nous conduire à une réflexion, que nous n'avons pas menée, sur le point de savoir quelle force est légitime pour conduire ces actions. C'est pour moi la gendarmerie, et non une quelconque garde nationale. À ce propos, lorsque nous avions un temps évoqué avec Mme la présidente l'idée de créer un corps de garde-côte, nous nous étions rendus à l'évidence que cela n'avait aucun sens au regard de l'exigence d'interopérabilité de nos forces. Une garde nationale n'en aurait selon moi pas davantage. Depuis plus de deux siècles la gendarmerie remplit ces missions. Ce sont des « gens d'armes » chargés d'assurer la sécurité sur le territoire national et dotés de grandes capacités d'adaptation. C'est en outre une arme de prestige, à telle enseigne que les premiers du classement de sortie à Saint-Cyr s'engagent dans la gendarmerie. Je leur fais pleinement confiance, à condition qu'on leur en donne les moyens, pour s'adapter à ces nouvelles missions, ce dont je ferai mon credo personnel en matière de doctrine.
Je souhaite avoir des précisions sur le coût du dispositif de protection. J'entends parler d'un surcoût d'un million d'euros par jour depuis plus de 500 jours par rapport au plan Vigipirate, hors les primes versées aux soldats. Disposez-vous d'un calcul de l'enveloppe globale du coût de l'opération Sentinelle depuis janvier 2015, qui pourrait éclairer une réflexion portant sur l'attribution de ces sommes et l'éventuelle création d'une arme dédiée à la protection du territoire national ?