Félicitations pour ce rapport. La manoeuvre globale de sécurité intérieure dans le cadre de la lutte antiterroriste est placée sous l'autorité du ministre de l'Intérieur et des préfets, mais Sentinelle s'inscrit en cohérence avec les opérations extérieures. Si, dans les premiers temps, elle a permis une protection statique des sites les plus sensibles, cette opération allie désormais gardes statiques et patrouilles aléatoires. Le ministre de la Défense a informé la commission d'enquête relative aux moyens mis oeuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 que les parts respectives des postures dynamiques et statiques dans le nombre de sites protégés s'établissent désormais dans un rapport de 80 % 20 %, augmentant le sentiment de sécurisation.
Lors de l'attentat du Bataclan, les militaires étaient présents mais n'ont pas reçu d'ordre d'intervention du ministère de la Défense ou de la préfecture de police de Paris. La commission d'enquête précitée s'interroge donc sur l'usage qui pourrait être fait de la force Sentinelle, armée de FAMAS, en dehors de la sécurisation de zone.
Un profilage de sécurité est effectué à l'aéroport de Tel-Aviv par les personnels compétents. Serait-il possible de prévoir pour nos militaires une formation de quinze jours à cette méthode, qui représenterait une plus-value pour leur action et contribuerait à l'amélioration de la sécurisation de nos aéroports ? En Israël, les militaires agissent en dehors du territoire national et la police à l'intérieur ; notre grille de lecture est différente et nous estimons que, la menace étant ce qu'elle est, sécurité intérieure et sécurité extérieure s'interpénètrent et que la situation nécessite donc l'intervention des militaires. Je souhaite avoir votre sentiment sur cette philosophie des espaces d'intervention.