Cette réunion étant ouverte à la presse, nous ne pouvons malheureusement pas dire tout ce que nous souhaiterions, ni tout ce que nous savons, en particulier sur le DONAS. Ce contrat ne me semble pas perdu, à ce stade, pour tout le monde.
Nous nous sommes demandés tout au long de cette mission pourquoi les Libanais ne trouvent pas une solution pour débloquer la situation institutionnelle. La non-élection du Président de la République bloque tout, y compris le fonctionnement du Gouvernement et certaines décisions qui sont dans l'intérêt évident du Liban, comme le démarrage de la prospection offshore. Les Israéliens ont commencé la prospection et l'exploitation dans la partie adjacente, alors que les gisements sont communs. Dans de nombreux domaines, on est dans une situation absurde. Le blocage est pourtant le fait de personnes intelligentes, qui adoptent des positions contraires à l'intérêt de leur pays.
Pourquoi l'accord entre Samir Geagea et Michel Aoun ne débloque-t-il pas la situation ? La partie sunnite y étant opposée, cet accord bloque tout autant la situation qu'avant. Il faut la présence des deux tiers des députés pour élire le Président.
Le système confessionnel est la marque du Liban. Le blocage actuel profite aux grandes familles, qu'elles soient sunnites, chiites ou maronites. Leur pouvoir est actuellement le seul qui existe dans un système qui reste extrêmement clientéliste. Ces grandes figures perdraient en influence si la situation institutionnelle se débloquait.
Par ailleurs, cette situation ne pourra évoluer que lorsque l'Arabie saoudite et l'Iran en auront décidé ensemble. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
Nous avons souvent entendu dire que l'élection présidentielle est l'affaire des chrétiens maronites puisque le poste de Président de la République leur revient. Ils n'auraient donc qu'à se mettre d'accord entre eux, ce qui débloquerait la situation. Mais les députés chrétiens ne sont pas élus que par des chrétiens et il y a des coalitions chrétiens-sunnites et chrétiens-chiites. Compte tenu du système électoral, la communauté chrétienne est obligée de s'appuyer sur les autres pour assurer sa propre pérennité.