Intervention de Michel Vauzelle

Réunion du 22 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vauzelle, rapporteur de la mission :

En ce qui concerne la Guyane, vous avez sans doute comme moi été très impressionné par le jour où le président Sarkozy est allé rencontrer le président brésilien à la frontière entre le Brésil et la France, sur l'Oyapock. Du côté français, il y avait deux gardes républicains en grande tenue avec leurs casques. Du côté brésilien, on a été étonné de voir que les gardes républicains portaient des plumes sur leur costume, de sorte à leur montrer qu'on était finalement proche d'eux dans leur manière de s'habiller. Cette petite plaisanterie - qui n'est pas drôle du tout je le reconnais - étant faite, on observe en Guyane un problème. Les Brésiliens s'étonnent naturellement de ne pas avoir besoin de visa pour se rendre en métropole alors que cela leur est imposé pour aller en Guyane. On comprend pourquoi : il y a une un tel dynamisme dans la démographie des pays proches de la Guyane que les Brésiliens s'installeraient volontiers en Guyane, tout en étant très amicaux dans leur attitude. Il y a également une forte pression du côté du Suriname.

La France joue dans les Caraïbes, en Martinique et en Guadeloupe, et dans les autres départements et possessions françaises en Amérique latine, une belle carte : elle peut développer une politique “étrangère” régionale intelligente, bien acceptée par ses voisins, et qui est pour nous une source à la fois de stabilité et d'enrichissement.

Pour ce qui est de la COP 21, l'Amérique latine, et le Mexique en particulier, nous a vigoureusement aidés pour la réussite de la conférence. Ce n'était pas évident et nous leur devons cela. L'application de cette politique doit faire intervenir beaucoup de bonne volonté. On a vu par exemple en Uruguay le président Correa proposer une quête mondiale pour ne pas exploiter le pétrole sous la forêt équatoriale en Équateur et ainsi sauver cette forêt. Cette initiative n'a évidemment pas récolté beaucoup de succès ni d'argent et par conséquent cette forêt sera détruite, car l'Équateur a besoin d'exploiter ce pétrole.

Il y a également du côté du Brésil des problèmes de corruption. J'aborde cette question avec beaucoup de prudence pour ne pas être injurieux à l'égard de nos amis brésiliens, mais la corruption comme la drogue sont de vrais problèmes. La corruption peut être très violente comme vous l'avez vu au Mexique, où le président lui-même a été déstabilisé lorsqu'on a découvert le massacre d'étudiants dans l'Etat de Guerrero. La corruption et l'attrait de l'argent font que des politiques sans doute sincères que souhaitent mener ces États sont battues en brèche par l'argent.

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