Vous avez raison, madame Guittet, la langue évolue et il n’y a aucune raison pour qu’elle ne continue pas de le faire. Il est de même important de nommer les choses et je fais attention à ce qu’on m’appelle « madame la députée » et non pas « madame le député » : je suis très attentive, parce que je suis une femme, à ce qu’on s’adresse à moi au féminin, et ce, dans tous les territoires.
Le débat sur l’écriture épicène serait moins prégnant si tous et toutes appliquaient, par respect de la personne qu’ils ont ou qu’elles ont en face d’eux ou d’elles, le principe de nommer au féminin les personnes féminines. Il faudrait que tous et toutes nous fassions en sorte de nommer « rectrice » une rectrice ou « préfète » une préfète.
De là à recourir à l’écriture épicène dans la loi, il y a un pas que je ne franchirai pas parce que ce serait compliqué. De plus, le masculin est aussi le neutre – c’est la règle de la langue française. Enfin, si le texte de loi comprend chaque fois la forme masculine et la forme féminine, les articles seront rendus totalement illisibles et inaccessibles. Il est déjà suffisamment difficile pour nos concitoyens de s’approprier les textes législatifs : il serait déraisonnable de rallonger les phrases en pratiquant une féminisation systématique, d’autant que celle-ci aurait des conséquences en termes d’accord. Avis défavorable à tous ces amendements.