Il faut aller plus loin et vraiment maîtriser nos frontières extérieures, pas en sortant de Schengen, mais en le réformant profondément, en agissant pour que les règles régissant cet espace soient appliquées fermement. Oui, l’Europe a des frontières. Une frontière, ce n’est pas seulement une réalité matérielle, géographique ou historique ; c’est aussi une réalité symbolique, qui nous définit, qui dit ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, qui dit où l’Europe commence et où elle s’arrête. L’Europe, ce n’est pas un ensemble indéfini, ouvert aux quatre vents.
L’Europe doit également assumer un effort de défense digne de ce nom et être capable d’intervenir à l’extérieur, comme le fait la France, parfois seule, d’autant que les États-Unis se désengagent de plus en plus. Il ne faut plus hésiter. C’est d’abord cela que la France entend porter auprès de ses partenaires : l’Europe de demain doit être protectrice.
Et puis l’Europe doit mieux s’imposer – et sans doute le mot est-il faible – en protégeant l’intérêt des Européens. Cessons là aussi la naïveté !