Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs, combien de référendums faudra-t-il pour faire comprendre aux dirigeants européens l’échec total de l’Union européenne ? Quand cessera-t-on de confondre l’Europe, sa géographie, son histoire, sa culture, ses projets communs, avec l’Union européenne, construction artificielle et autoritaire qui a défiguré l’idéal de paix et de prospérité imaginé au lendemain de la deuxième guerre mondiale ?
Pourquoi avoir attendu onze ans avant de se décider soudain à tirer les leçons de la faillite de l’Union européenne ? Après avoir écouté avec beaucoup d’attention les orateurs qui m’ont précédé, j’ai envie de remercier le peuple britannique de vous avoir fait découvrir la réalité de cette Union européenne. Dois-je vous rappeler, monsieur le Premier ministre – messieurs les Premiers ministres – qu’en 2005, les Français avaient voté non ? Qu’avez-vous fait de ce beau et grand « non » populaire ?
La plupart de ceux qui viennent de s’exprimer dans cette enceinte l’ont ouvertement bafoué en approuvant ici même le traité de Lisbonne, soit exactement ce que les Français avaient rejeté par la voix populaire du référendum. N’allez donc pas chercher plus loin la crise de défiance populaire qui mine notre vie démocratique. N’allez pas chercher plus loin le discrédit qui mine les partis traditionnels dans notre pays. Depuis près de dix ans, les Français, comme les autres peuples d’Europe, paient très cher la démission de leurs gouvernements successifs.
Prenons des exemples concrets, que vous découvrez aujourd’hui alors qu’ils existent depuis des années. Pourquoi, par exemple, avez-vous toléré l’application de la directive sur les travailleurs détachés, qui a permis de créer 400 000 ou 500 000 emplois low cost, volés aux Français ? Pourquoi avez-vous signé la fin des quotas laitiers, qui ruine nos éleveurs